« Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier » est un proverbes célèbre dans le monde de l'investissement. Sa signification est simple : en tant qu'investisseur, il faut penser à diversifier ses placements pour répartir le risque entre ses différentes participations.
Pourquoi diversifier son portefeuille d'investissement ?
Une bonne diversification comporte plusieurs avantages pour un investisseur :
- En cas de crise économique, il bénéficiera d'un effet de compensation entre certains investissements atteints par la crise et d'autres qui s'en sortiront indemnes, voire qui progresseront simultanément.
- En l'absence de crise, la diversification permet de dégager des rendements globaux plus réguliers et moins volatils qu'en investissant sur une seule classe d'actifs ou une seule entreprise.
En somme, la diversification permet de réduire le risque global pris par l'investisseur, sans nécessairement réduire son rendement à long terme. Il évite surtout de subir une très forte perte due à un pari unique sur une classe d'actifs en mauvaise posture ou sur une entreprise en faillite. La diversification reste recommandée par tous les acteurs de la finance, aussi bien les régulateurs boursiers (AMF) que les conseillers financiers (CGP) ou les banques privées, entre autres.
Trois sources de diversification « classiques »
Pour se diversifier, les investisseurs disposent de plusieurs classes d'actifs qui peuvent leur permettre de s'exposer à des sources de rendement différentes les unes par rapport aux autres.
Les trois classes d'actifs les plus connues sont historiquement les actions, les obligations et l'immobilier :
- Les actions permettent de capter la croissance d'une entreprise ou d'un secteur à travers deux sources de gains potentielles : l'évolution des cours de Bourse et le versement de dividendes (qui correspondent à une partie des bénéfices d'une entreprise). Les actions sont une classe d'actifs risquée : les gains et les pertes peuvent être élevés. En cas de faillite d'une entreprise, l'investisseur peut même perdre la totalité de sa mise.
- Les obligations désignent des emprunts d'État ou d'entreprises qui offrent un rendement donné pour une durée donnée. Les obligations ne peuvent pas être achetées "en direct" par les particuliers français : ceux-ci y ont accès en achetant des parts d'OPCVM eux-mêmes investis en obligations. Il s'agit d'une classe d'actifs moins volatile et moins risquée que les actions, mais de nos jours, les rendements des obligations sont devenus très faibles voire négatifs. Cette classe d'actifs représente donc un placement presque non-rémunérateur.
- L'immobilier est un placement indirectement souscrit par tous les particuliers propriétaires de leur logement puisque la valeur de leur patrimoine dépend dès lors des variations des prix de l'immobilier dans leur ville. Le fait d'investir dans l'immobilier désigne plus généralement le fait d'acheter un bien immobilier pour le mettre en location et en tirer des revenus réguliers (les loyers), éventuellement de manière indirecte via l'achat de parts de SCPI. Malgré sa réputation de "valeur refuge", l'immobilier reste une classe d'actifs assez risquée, soumise à des fluctuations de prix du marché qui peuvent parfois être très brutales en cas de retournement (crise des subprimes aux États-Unis).
Attention aux corrélations entre classes d'actifs !
Les trois classes d'actifs précédemment mentionnées présentent néanmoins le désavantage d'être en partie corrélées entre elles, c'est-à-dire qu'elles auront tendance à réagir de la même manière à l'évolution de l'environnement économique.
- Lors de la crise des subprimes (2007-2009), les actions et l'immobilier ont chuté simultanément aux États-Unis.
- Lors de la crise des dettes publiques en Europe (2010-2012), le marché des obligations souveraines a souffert simultanément à celui des actions.
Les trois classes d'actifs peuvent chuter simultanément en cas de forte remontée des taux d'intérêt, ce qui pourrait provoquer une chute des obligations, une baisse du crédit immobilier et une chute des actions.
Or, le fait de diversifier ses investissements vise précisément à éviter ce type de corrélation en cas de crise financière. C'est notamment pour répondre à cette problématique que se sont développées au cours des dernières années de nouvelles solutions d'investissements pouvant réagir différemment par rapport aux actions, aux obligations et à l'immobilier.
Quelles sont les solutions « alternatives » de diversification ?
L'investissement « alternatif » désigne de manière générale les investissements sur des marchés non-cotés dont les rendements dépendront moins de la conjoncture économique.
- L'or est l'investissement alternatif le plus traditionnel. Du fait de sa réputation de valeur-refuge, il a tendance à monter lorsque les autres classes d'actifs chutent. Il représente également un rempart contre l'inflation. Il n'offre cependant aucun rendement (pas de dividendes ou de coupons) et reste soumis aux lois de l'offre et de la demande qui peuvent parfois se traduire par des variations de cours brutales. Il est par ailleurs difficile en France d'investir sur l'or à travers des produits financiers aisément négociables.
- L'investissement dans les "actifs réels", comme par exemple une forêt ou une exploitation viticole, permet de bénéficier de rendements réguliers liés à une production de biens tangibles (en l’occurrence : du bois et du vin). L'investissement sur ces classes d'actifs peut se faire via des produits financiers gérés par des sociétés spécialisées, mais reste souvent uniquement accessible à une clientèle institutionnelle ou fortunée (ticket d'entrée élevé).
- Le private equity désigne plus généralement toute forme d'investissement dans des entreprises non cotées et donc non-dépendantes des fluctuations des marchés. Il existe des fonds spécialisés permettant aux particuliers d'investir sur cette classe d'actifs, mais ceux-ci s'adressent également la plupart du temps à une clientèle institutionnelle ou fortunée.
- Le crowdfunding ou crowdlending permet aux particuliers d'accéder à l'investissement dans des entreprises non cotées et dans des projets immobiliers, généralement via la souscription d'obligations non cotées. Le crowdlending présente l'avantage d'offrir des rendements significativement plus élevés que les obligations cotées. L'investisseur peut néanmoins perdre une part importante de son investissement en cas de faillite d'un émetteur. Pour en apprendre davantage plus sur le crowdlending, cliquer ici.
La diversification au sein de chaque classe d'actifs
Pour s'assurer d'une diminution des risques, il est généralement recommandé aux investisseurs de se diversifier également au sein de chaque classe d'actifs sur laquelle il est présent.
L'exemple le plus connu est celui des actions, où il est bien sûr recommandé d'investir sur plusieurs entreprises à la fois, en choisissant généralement des entreprises présentes sur des secteurs d'activité différents.
Ce même précepte s'applique également aux autres classes d'actifs, en particulier au crowdfunding / crowdlending. Pour minimiser le risque de choc en cas de faillite d'une entreprise, il est recommandé d'investir de petites sommes sur plusieurs projets à la fois de manière à bénéficier d'une bonne diversification. Le fait d'allier des investissements en crowdfunding immobilier avec d'autres investissements en crowdfunding d'entreprises peut par exemple être une bonne manière de diversifier ses investissements dans le domaine du non-coté.