Une newsletter dédiée à l'investissement et aux finances personnelles, chaque dimanche dans vos emails. Avec un zeste de lifestyle et recommandations gourmandes et culturelles pour agrémenter le tout !
Qu'est-ce qu'on a fait au Bourdieu
Bonjour à tous,
Cette semaine, je partage avec vous ce que j’ai lu de plus intéressant depuis un moment : un petit mot génial sur Bourdieu et son ouvrage, La Distinction. Le tout raconté de main de maître par Constance Dovergne dans sa newsletter que j’aime tant. Le bon point ? Ça donne quelques idées de gâteau de bon goût (selon qui, c’est toute la question ?) pour les fêtes à venir… Je vous ai même ajouté son titre, tant il m’a plu. Détails ci-dessous.
C’est aussi cette semaine, qu’après des mois de négociation, qu’EDF a trouvé un accord avec le gouvernement sur le juste prix de l’électricité. Si comme moi vous vous retenez d’allumer votre chauffage trop tôt cette année, le sujet devrait vous intéresser. Je l’ai trouvé chez Aktionnaire, une newsletter bourse assez marrante qui sort tous les jours de la semaine et que j’aime bien lire de temps en temps !
C’est en m’offrant un petit dîner solo cette semaine dans une de mes cachettes favorites (c’est la saison des oursins, un luxe incroyable dont je me suis délectée jeudi) et donc en faisant la lecture de mes journaux en retard que je suis tombée sur un super sujet sur la ville de demain dans le magazine des Échos (une édition de septembre que j’avais bien loupée).
Si vous aussi vous voyez passer depuis quelque temps des photos merveilleuses de villes utopiques, généralement réalisées grâce à une IA générative et l’imagination débordante d’une nouvelle génération bouillonnante d’urbanistes, paysagistes, géographes et architectes qui pensent la cité de demain à l’épreuve de la crise environnementale, ce sujet est pour vous. J’en suis restée fascinée.
Je compte actuellement les jours jusqu'à Noël, j’ai tellement hâte de faire notre balade traditionnelle du chemin des contrebandiers au Cap D’Antibes. Il n’y a vraiment rien de plus beau que ce chemin au bord de l’eau sous le soleil d’hiver. Imaginez ma joie quand nous avons rentré une villa d’exception située sur ce domaine… C’est donc l’opportunité de la semaine, à découvrir ci-dessous en toute confidentialité. En effet, le projet n’est accessible qu’aux clients disposant d’un profil validé. Si ce n’est pas votre cas, pensez à compléter vos informations dans la rubrique Comptes de votre espace membre sur notre site.
En parlant de lieux d’exception, Selency ma plateforme de brocante en ligne préférée vient de signer un coup de maitre avec la déco du nouvel hôtel de Paris Society. Une abbaye a 45 minutes de Paris dont la rénovation sent bon la campagne anglaise, feu de cheminée et fauteuils à oreilles bien cosy. Peu probable que j’aille y faire un tour. Je suis déjà un peu allergique à la Paris Societysation de la restauration parisienne alors un hôtel plein de gens voulant être vus ça ne va pas m’arranger. Mais je salue la prouesse architecturale, le résultat est assez dingue, et je continue de rêver à un voyage dans les Cotswolds quand mes enfants seront plus grands (l'itinéraire de Mathile Lacombe est pile ce dont je rêve). Moins cher et toujours dans le style campagne anglaise, mais en Normandie, cette adresse me fait clairement de l’œil.
Opportunité de la semaine
Portée par un promoteur expérimenté spécialiste des opérations résidentielles, l'opération de la semaine vise le refinancement en second rang d'une villa de prestige située au Cap d'Antibes. Cette opération financière de type bridge doit permettre à l'Opérateur de rembourser une partie de la dette existante sur ce dossier et remonter une partie des fonds propres mobilisés dans l'attente d'une vente de l'actif.
Actualités
Le juste prix. Après des mois de négociation, EDF a trouvé un accord avec le gouvernement.
Pourquoi on en parle ? Depuis juin dernier, le gouvernement est redevenu le seul actionnaire d’EDF notamment pour prendre la main sur le prix de l’électricité en France. Et cet accord a permis de trouver le “juste prix” de l'électricité.
Contexte : Pour comprendre les enjeux, il faut d’abord comprendre comment sont fixés les prix de l’électricité. En France, l'électricité est produite par des centrales nucléaires détenues par EDF puis redistribuée aux fournisseurs dans le cadre de la régulation de l’ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique).
• L’ARENH permet aux fournisseurs d'acheter une partie de cette électricité nucléaire à un prix fixé par l'État, souvent inférieur au prix du marché.
Objectif : Favoriser la concurrence. D’autres entreprises peuvent acheter l’électricité produite par EDF pour les vendre aux particuliers à des tarifs compétitifs.
Problème : Le système menace la souveraineté de la France et étrangle EDF. L’ARENH oblige EDF à vendre l’électricité à perte quand le coût de production augmente comme en 2022, et limite sa capacité à maximiser ses profits puisqu’une grande part de l'électricité produite n’est pas vendue au prix du marché, mais au prix fixe de 42€ le MWh (nettement en dessous du coût de production).
Résultat : Avec des revenus réduits et/ou incertains, EDF a du mal à financer l'entretien des centrales et à investir dans de nouvelles infrastructures. Ces difficultés pourraient ralentir la transition énergétique de la France.
Et maintenant ? L’ARENH prend fin en 2025, et le gouvernement veut négocier une nouvelle régulation en faveur d’EDF. Les discussions visaient justement à trouver l’équilibre entre favoriser la santé financière d’EDF et celle de notre portefeuille.
• Selon le compromis, le prix de l’électricité s’établirait désormais à 70€ le MWh comme le souhaitait l’État, soit un gros progrès par rapport au prix de l’ARENH, mais on reste loin de ce qu’espérait l’électricien (100€-120€), le seuil lui permettant de financer ses projets nucléaires pour les années à venir.
Quel impact pour nous ? On pourrait payer plus cher. Mais si les prix de l’électricité se négocient au-dessus de 70€, l’État taxera les revenus du groupe issus du nucléaire pour nous les redistribuer. L’État pourrait même prélever jusqu’à 90% des revenus excédentaires si le prix dépasse 110€/MWh.
Bref : L’avenir d’EDF reste incertain malgré l’accord. La dette de l’entreprise s’élève à 65 milliards d’euros. Et les objectifs contradictoires de l’État (sauver EDF ou le consommateur) mènent à un entre-deux qui pourrait empêcher d’assurer la souveraineté énergétique du pays et de générer le cash flow nécessaire pour suivre l’agenda du gouvernement à base d'investissements massifs dans le nucléaire.
New Tech
Imaginer la ville du futur est un exercice de prospective aussi ambitieux que passionnant. Concevoir des lieux de vie adaptés à la nouvelle donne écologique, résistants aux chocs climatiques, aux crises sociales et aux mutations économiques : c'est le grand chantier auquel s'attellent les architectes, paysagistes et urbanistes à la manœuvre, une relève engagée et politisée. Prête à transformer l'utopie en réalité. Réenchanter l'ordinaire, passer de la ville au village, retrouver le cycle de l'eau mais aussi s'ouvrir au vivant et penser les espaces au féminin avec un urbanisme plus social et solidaire. Ce dossier touche à énormément de sujets et c'est un plaisir à lire, à découvrir ici en PDF.
Grand Angles
On aime tout chez Pierre Bourdieu. Son gauchisme charismatique, son intérêt sociologique pour le lifestyle, son physique de playboy rustique, son côté transfuge de classe, et l’adoration inépuisable qu’il suscite depuis plus d’un demi-siècle chez les intellectuels.
Pierre Bourdieu a quitté un milieu rural a priori inextricable pour devenir à Paris le sociologue français le plus important de l’après-guerre. En 1979, il a publié La Distinction, un pavé dans lequel il révèle que nos goûts (alimentaires, sportifs, stylistiques ou culturels) a priori libres et innés sont en réalité déterminés les uns par les autres. Ils forment un ensemble qu’il appelle « style de vie » (une autre définition pas plouc du lifestyle pour ma collection !!) et qui se fonde sur nos positions de classes.
« En outre, ces préférences composent des jeux où chacun se définit par rapport à celui qui est juste au-dessous de lui », explique-t-il. C’est la distinction : « Le golf ne pourrait être distingué s’il n’existait pas d’autres sports, comme le football, auquel on puisse l’opposer. De fait, la distinction des pratiques sociales se modifie avec le temps, essentiellement en fonction de leur adoption par les classes sociales les plus basses. » Et de conclure sur cette punchline que j’adore : « Le goût, c’est le dégoût du goût des autres. »
Tout ça, c’était sous Giscard. Qu’en serait-il maintenant que le fruit de nos désirs se cultive sous l’influence des algorithmes et que notre vie en ligne consiste en l’étalage perpétuel de nos goûts ? Les Américains parlent de « social status symbols » : ce sont ces objets insignifiants pour la plupart, mais qui agissent comme une poignée de main secrète parmi les initiés et leur permettent de se reconnaître entre eux. Ils obsèdent. On les repère dans la rue (les énormes chiens, qui supposent que leurs propriétaires vivent dans d’énormes appartements), au restaurant (les verres Zalto, si fins et si fragiles, les couteaux Perceval 9.47 qui coûtent un bras, le vin nature Tanca Nica de Pantelleria) ou chez les autres (la chaise Jeanneret, la rich cream d’Augustinus Bader, n’importe quoi de Charlotte Perriand).
Lire la suite dans Carte Blanche de Constance Dovergne.
Art de Vivre
Après son raz de marée sur la restauration festive parisienne, le groupe Paris Society s'attaque à l'hôtellerie avec la rénovation emblématique de l'abbaye des Vaux-de-Cernay. Et c'est avec Selency qu'ils ont sélectionné plus de 1000 objets vintages pour accompagner cette rénovation d'exception. Aux manettes du stylisme et de l’agencement sur place ? Cordelia de Castellane, directrice artistique de Dior Maison, qui a tout pensé dans les moindres détails. Chaque motif, chaque pièce et chaque univers, de ses couleurs à ses luminaires, ont été minutieusement réfléchis et définis par ses soins pour recréer l’effet d’une gigantesque maison familiale où tout semble avoir été chiné de génération en génération. Et pour épauler Cordelia côté exécution, la cheffe de projet déco de Selency, Philippine, a mis les bouchées doubles avec : près de 1200 pièces chinées sur Selency pour honorer le brief initial, 120 vases, 200 bougeoirs, 130 miroirs sorcières (pour un seul couloir, c'est ça un miroir sorcière), 400 flacons en verres, des dizaines de consoles en marbre et assises retapissées… 6 jours d’installation et 70 000 pas pour accueillir les pièces chinées et les loger dans chaque pièce de ce lieu gigantesque. Zéro imprimante capable d’imprimer l’intégralité du plan de l’Abbaye tellement il est immense.
Le projet m'a tant impressionnée que j'avais envie de le partager avec vous, et je ne peux que vous encourager à vous perdre dans les méandres du site de Selency. Une de mes activités favorites du dimanche soir...
À bientôt,