Une newsletter dédiée à l'investissement et aux finances personnelles, chaque dimanche dans vos emails. Avec un zeste de lifestyle et recommandations gourmandes et culturelles pour agrémenter le tout !
Les Anges
Bonjour à tous,
Fut un temps où le nombre de business Angels en France se comptait sur les doigts d’une main ou presque, aujourd’hui entre le succès du crowdfunding et toute la génération d’entrepreneurs 2005-2020 qui s’implique activement dans des activités d’investissement, l’angel investment a clairement le vent en poupe. Un dossier intéressant sur la structuration du mouvement (ses principaux acteurs, leur organisation, leur fréquence d’investissement, etc.) et son futur vient de sortir. Je partage avec vous ses éléments clefs ci-dessous.
L’occasion de rebondir sur notre principal investissement venture encore disponible pour quelques semaines sur la plateforme, une entreprise en plein développement sur une technologie de pointe. Le b.a-ba de l’angel investing ou presque ;)
Ce développement des business angels français va de pair avec un intérêt croissant du secteur du private equity pour les investisseurs dits « retail » c’est à dire privés, c’est à dire vous et moi en fait. C’est souvent de l’inverse dont on parle et le succès de ces classes d’actifs auprès des investisseurs privés mais la balance de l’intérêt est en train de s’inverser. Une vraie tendance qui va transformer en profondeur les pratiques des assets managers institutionnels. La société Bain & Company a même consacré une partie de son rapport annuel 2022 au sujet. Détails ci-dessous.
Si vous avez 3 heures devant vous ce dimanche, je vous invite à écouter le dernier épisode du podcast Génération Do It Yourself, THE podcast celui qu’écoute tous les gens bien informés sur l’entrepreneuriat, l’économie et plein d’autres sujets. Cet épisode est consacré à l’équilibre entre entrepreneuriat et maternité, et j’ai la chance d’avoir été interviewée aux côtés de la formidable Jade Francine (WeMaintain) par le non moins formidable créateur du podcast Mathieu Stefani. Notre discussion à bâtons rompus s’adresse aux femmes comme aux hommes. Mais si vraiment le sujet vous barbe, je vous ai fait une petite sélection de mes derniers épisodes préférés. Bonne écoute !
En japonais wabi signifie «une forme effacée du beau, une qualité de raffinement masqué de rusticité», et le wabi-sabi est l’expression qui désigne ce concept esthétique, ce mode de vie à la fois spirituel et design. Cette semaine j’aimerais partager avec vous trois choses : un livre, une série et un lieu qui m’ont terriblement fait pensé au wabi. Chacun procure un grand apaisement.
L'OPPORTUNITÉ DE LA SEMAINE
Worldia
Worldia a pour ambition de devenir la solution technologique incontournable pour l'industrie du voyage.
La société vend aux agences de voyages une plateforme qui permet aux conseillers de réserver, pour le compte de leurs clients, des séjours complets (transports, logements, activités, etc.) multi-destinations, personnalisés et flexibles, 30 fois plus rapidement que sans Worldia. L’agence de voyage peut se recentrer sur son cœur de métier : le conseil client. La technologie de Worldia, référente sur son secteur, fait le reste.
Créée en 2013, la société a dépassé 60 M€ de volume d'affaires en 2022, a déjà signé les références emblématiques du marché français (Tui, Havas et Veepee) et a amorcé son internationalisation dans 5 pays. Elle lève à présent une Série B de 25 M€ pour se déployer massivement en Europe et aux Etats-Unis et atteindre 1 Md€ de volume d'affaires en 2027.
Découvrir l'opportunité de la semaine
PODCAST GDIY
Jade Francine & Caroline Lamaud Dupont
Entrepreneuriat et congé maternité : l’importance de trouver son équilibre.
Jade (Co-fondatrice et CEO de WeMaintain) et moi nous sommes rencontrées lors de nos congés maternité respectifs. Cet épisode de podcast qui voit le jour grâce à Matthieu Stefani est né d’un sujet aussi universel que révélateur d’inégalités : la maternité au travail. Pendant cette conversation à 3 voix nous avons essayé de partager avec candeur les joies, difficultés et révélations qui nous ont frappées avant, pendant et après notre congé maternité.
Jade (Co-fondatrice et CEO de WeMaintain) et moi nous sommes rencontrées lors de nos congés maternité respectifs. Cet épisode de podcast qui voit le jour grâce à Matthieu Stefani est né d’un sujet aussi universel que révélateur d’inégalités : la maternité au travail. Pendant cette conversation à 3 voix nous avons essayé de partager avec candeur les joies, difficultés et révélations qui nous ont frappées avant, pendant et après notre congé maternité.
Voici, avec les mots de Matthieu, quelques éléments sur l'épisode :
"On découvre deux trajectoires de vies qui ne cessent de se croiser. Toutes deux entrepreneures et en couple avec l’un de leurs associés, Caroline et Jade ont choisi d’entreprendre dans des milieux résolument masculins : la fintech et la maintenance d’équipements immobiliers.
Quand on devient parent, on reste entrepreneur. En ce sens, le congé maternité incite à revoir les notions de liberté et d’équilibre. Puis, il y a le fameux lâcher prise et les loupés qui permettent de faire mieux la fois suivante. Elles évoquent aussi comment les entreprises comme celle de Caroline et Jade se saisissent de ce sujet crucial. De cet épisode ressort de nombreux enseignement partagés avec humilité, qui ne touchent pas que les mamans :
- À quel moment est-ce qu’un congé maternité intervient comme un moment d’échange avec les équipes, de redirection et de développement pour une entreprise ?
- Pourquoi la libération de la parole sur la maternité a du bon (au travail) et du moins bon (dans les médias) ?
- Comment décrocher pendant son congé parental sans se sentir hors-jeu professionnellement (et gérer son syndrome de l’imposteur) ?
- Quelle approche pour une répartition des tâches équitable ?
- Comment voir la parentalité au travail comme un levier RH gagnant ?
On peut penser que les femmes entrepreneures ont une plus grande liberté vis-à-vis de la maternité. Cet épisode révèle sans détours les questionnements qui les taraudent, et une vision moins publicisée de la parentalité." Ecouter l'épisode ici.
Et comme convenu, pour ceux d'entre vous que le sujet ci-dessus n'intéresse que moyennement, voici une sélection des derniers épisodes de Matthieu que j'ai vraiment beaucoup aimés : Aurélie Saada (c'est assez rare une interview d'artiste dans ce programme, et l'exercice aurait pu être casse-gueule mais la conversation est géniale, à écouter), Benjamin Netter sur pourquoi la cyber-sécurité doit être l'affaire de tous (Benjamin a eu plusieurs vies, c'est notamment lui qui était derrière la plateforme nickel d'October que vous connaissez tous, sa nouvelle boite vaut le coup d'oeil), Jean Todt parce que Jean Todt, et celui avec Michaël Benamou(Veepee, Financière Saint Jamaes) aussi que j'ai même réécouté tant l'histoire pleine de rebondissements est fascinante de résilience et de talent !
LES ANGES
The Future of Angel Investing en France
Les business angels français peuvent être répartis en 3 grandes catégories :
Les Family offices structurés (ex. Kima, Financière Saint James, Aglaé) : des business angels individuels qui ont professionnalisé leur activité en construisant une équipe dédiée à l'investissement et au suivi de portefeuille. Ils sont "sector agnostic" c'est à dire qu'ils ne sont pas spécialisés dans un secteur en particulier. Ils investissent des tickets à six chiffres au stade de l'amorçage et peuvent réinvestir à des stades ultérieurs. Ils concluent environ plus de 15 transactions par an.
Les Super angels (ex. Thibaud Elzière, Antoine Martin) : des angels qui consacrent une part importante de leur temps à investir dans des startups et développe des startups studios pour sourcer, auditer et accompagner les entreprises. Ils sont également sector agnostic. Ils investissent des tickets de 20 000 à 100 000 € et la plupart du temps, ils ne réinvestissent pas. Ils font un peu plus de 10 transactions par an en moyenne.
Les angels émergents (ex. Amir Malekzadeh, Jérémy Goillot) : les angels qui ont une expertise unique autour d'une industrie (ex. Romain Libeau dans la fintech) ou d'une fonction (e.g. Amir Malekzadeh dans les développement outils ou data). Ils ont tendance à investir dans des entreprises pour lesquelles ils peuvent mettre à profit leur expertise. Ils investissent des tickets de 5 à 50 000 € et ils ne réinvestissent normalement pas. Ils font 0 à 5 offres chaque année.
Lire la suite de l'étude sur le futur de l'angel investing en France ici.
BAIN & COMPANY
Pourquoi le Private Equity s'intéresse aux investisseurs individuels ?
Les investisseurs particuliers représentent la moitié de la richesse mondiale. Rien d'étonnant à ce que les fonds de private equity les aient en ligne de mire, pourtant la tendance est très récente mais constitue désormais le relai de croissance assumé du secteur.
L'opportunité peut être saisie tout simplement en deux chiffres : 50 % et 16 %.Les investisseurs individuels détiennent environ 50 % des 275 000 à 295 000 milliards de dollars d'actifs mondiaux sous gestion (AUM) estimés. Pourtant, ces mêmes investisseurs ne représentent que 16 % des actifs sous gestion détenus par les fonds d'investissement alternatifs.
Ce vaste marché inexploité est devenu de plus en plus attrayant pour les gestionnaires d'actifs alternatifs qui cherchent à maintenir une croissance à deux chiffres alors même que l'industrie arrive à maturité. L'inverse est également vrai : les individus et famille fortunées (sans parler de leurs conseillers) sont de plus en plus attirées par les investissements alternatifs car elles recherchent de nouvelles options de diversification et de meilleurs rendements que ceux qu'elles peuvent obtenir sur les marchés traditionnels des actions et de la dette publiques.
Il y a une forte motivation des deux côtés pour aller de l'avant : bon nombre des plus grands gestionnaires alternatifs ont déjà lancé des fonds permettant aux particuliers fortunés d'accéder à diverses classes d'actifs alternatives. Les banques et les conseillers étudient les moyens d'ajouter davantage d'offres alternatives pour les clients. Et l'écosystème fintech développe rapidement des outils et des solutions qui pourraient rationaliser la distribution et la rendre plus abordable.
Ce qui est clair au milieu de toute cette expérimentation cependant, c'est qu'il n'y a rien de facile dans le sujet. Les gestionnaires de fonds, les conseillers financiers et les particuliers sont tous confrontés à une courbe d'apprentissage abrupte pour faire fonctionner ces nouveaux canaux à grande échelle. Lorsque Blackstone a rencontré des rachats importants dans deux fonds de détail révolutionnaires l'année dernière, cela a mis en évidence la complexité de la gestion d'un grand groupe d'investisseurs avec des attentes de liquidité très différentes de celles auxquelles les investisseurs institutionnels sont habitués. Il faudra du temps à l'industrie pour relever de nouveaux défis du marché comme ceux-ci tout en développant simultanément les muscles pour être compétitif dans un domaine inconnu. L'expérience jusqu'à présent suggère que l'industrie n'a pas encore vraiment craqué le code de la vente au détail.... vous pouvez lire la suite de l'article ici (en anglais)
Cette conclusion me rassure, Anaxago a le temps et un boulevard devant elle pour continuer à servir les investisseurs privés avec des opportunités d'investissement alternatives et performantes... hasta luego Blackstone.