21 jours de confinement, ça y est. D'après l'adage, 21 jours c’est le temps qu’il faut pour qu’une habitude s’installe. De préférence bonne, l’habitude.
Bonjour à tous,
21 jours de confinement, ça y est. D'après l'adage, 21 jours c’est le temps qu’il faut pour qu’une habitude s’installe. De préférence bonne l’habitude. J’ai fait des recherches et cette histoire des 21 jours serait une arnaque collective historique (n'ayons pas peur des mots).
D’autres leçons à tirer de la crise avec Yuval Noha Harari. Il nous avait bluffé avec Sapiens, un peu moins avec Homo Deus mais avec son article paru dans le FT il puise dans une connaissance pointue de l’histoire des épidémies et de l’humanité pour avancer des recommandations qu’on a envie de soutenir de tout coeur.
Petit tour du monde de l’épargne ce weekend et des comportements d'investissement en temps de crise, et une découverte sympa au Japon, dont je vous parle ci-dessous.
Pour le divertissement du jour, une courte série documentaire à vous recommander en ce début de semaine, pas récente mais passionnante et toujours en lien avec le design. Ma marotte vous l'aurez remarqué.
Prenez soin de vous.
Caroline Lamaud, Co-fondatrice d'Anaxago
Le mythe des 21 jours : combien de temps faut-il vraiment pour prendre une habitude ?
La naissance du mythe des 21 jours est à rechercher dans «Psycho-Cybernetics», un livre publié en 1960 par le Dr Maxwell Maltz. Un chirurgien plasticien qui a remarqué un schéma récurrent chez ses patients : dans le cadre d'une opération - comme une rhinoplastie, par exemple - il fallait environ 21 jours au patient pour s'habituer à son nouveau visage. De même, lorsqu'un patient subissait une amputation d'un bras ou d'une jambe, Maltz remarquait que le patient ressentait un membre fantôme pendant environ 21 jours avant de s'adapter à sa nouvelle situation.
Ces expériences ont incité Maltz à réfléchir à sa propre période d'adaptation aux changements, et il a remarqué qu'il lui fallait également environ 21 jours pour prendre une nouvelle habitude. Voici ce que Maltz a écrit à propos de ces expériences : «Ces phénomènes, ainsi que de nombreux autres phénomènes couramment observés, tendent à montrer qu'il faut au moins 21 jours environ pour qu'une ancienne image mentale se dissolve et une nouvelle se fixe.»
Or dans les décennies qui ont suivi, le travail de Maltz est devenu excessivement populaire (30 millions d’exemplaires de son livre vendus tout de même) et a influencé presque tous les grands professionnels du self-help motivation, de Zig Ziglar à Brian Tracy en passant par Tony Robbins (encore lui, je sais pas pourquoi il vient m’angoisser dans la moitié de mes sujets lui). Et tandis que de plus en plus de gens répétaient la théorie de Maltz, on à fini par oublier qu'il avait écrit «un minimum d'environ 21 jours» pour raccourcir à : « il faut 21 jours pour former une nouvelle habitude.»
Une étude parue en 2019 et publiée au European Journal of Social Psychology a précisément établi le temps d’adaptation à une nouvelle habitude entre 18 et 254 jours, pour une durée moyenne de 66 jours.... Croisez les doigts pour moi et le retour impromptu de mes cigarettes quotidiennes. Merci.
Repli versus coopération, la vision de Yuval Noah Harari
De nombreuses analyses et traductions de l’article de Yuval Noah Harari initialement paru en accès libre dans le financial times le 20 mars ont été proposées. Celle du Monde a retenu mon attention parce qu’elle résume bien la pensée de celui qu’on trouve généralement plus à l’aise dans des exercices de synthèse (il est historien, spécialisé en histoire médiévale et militaire) que dans de la prospective pure (si vous avez aimé Sapiens vous avez sans doute été déçus par 21 leçons pour le 21ème siècle, moins inspirant et moins concret à priori…).
Mais en résumé, ne profitons pas de cette crise pour nous replier sur nous mêmes, l’humanité est parvenue, au cours du dernier siècle, à faire reculer l’impact des épidémies grâce à un travail commun qu’il est primordial de continuer. Lire l’article du Monde
NB : Vous avez le temps, lisez Sapiens (en entier cette fois), vraiment. Je sais que c’est long . “On“ m’a forcé à le lire (je préfère les romans policiers de l'Angleterre victorienne, chacun son truc) et il m’a fallu plusieurs mois pour le terminer MAIS j’ai rarement touché d’aussi près à une compréhension aussi éclairée de l’humanité.
Kakeibo, la technique japonaise pour mieux épargner
La frugalité fait partie intégrante de l’art de vivre japonais. Logiquement les japonais sont une des populations qui met le plus d’argent de côté dans le monde.
Kakeibo, prononcez «kah-keh-boh», se traduit par «grand livre financier des ménages». Inventé en 1904 par une femme nommée Hani Motoko (connue pour être la première femme journaliste japonaise), le kakeibo est une approche simple et sans fioritures pour gérer vos finances. Comme tous les systèmes de budget, l'idée derrière le kakeibo est de vous aider à comprendre votre relation avec l'argent en constituant un registre de tout ce qui est entrant et sortant.
Ce qui distingue le kakeibo, cependant, c'est qu'il n'implique aucun logiciel, application mobile ou feuille Excel. Semblable à la tenue d’un journal intime, il souligne l'importance d'écrire les choses à la main - comme un moyen méditatif de traiter et d'observer vos habitudes de dépenses.
Abstract, l'art du design
Abstract traite toutes les facettes de la discipline du design, créée par Scott Dadich, éditeur en chef du magazine Wired, la série compte 8 épisodes de 45 minutes, dont chacun met en vedette des artistes au sommet de leur art dans des domaines aussi variés que le dessin, la conception de chaussures ou de voitures, la scénographie, la photographie, la décoration, le graphisme ou l'architecture.
La série a beau se nommer Abstract, elle nous donne une excellente idée des impacts concrets dans nos vies de ces concepts tout droit sortis de la tête d'artistes passionnés par leur métier. Le principal intérêt d'Abstract est qu'on nous explique le processus créatif d'idées jusqu'à leur réalisation.
Mon épisode favori est celui qui suit Ilse Crawford, historienne de formation puis journaliste, elle a créé avec son studio pluridisciplinaire une approche unique du design. Je l’adore.
NB : En cherchant le lien de la série pour vous le partager, j’ai découvert qu’il y avait une seconde saison. Je sais ce que je vais faire ce soir !