Dans le cadre de l’événement consacré aux ICOs organisé par Anaxago, nous poursuivons notre série d’articles consacrée à ce sujet. Aujourd’hui, c’est Godefroy JORDAN, président & cofondateur de SmartHab, qui nous parle de son retour d’expérience de levée de fonds en crypto-monnaie.
SmartHab en quelques mots
SmartHab est une startup spécialisée dans le logement intelligent et connecté fondée en 2016. Notre objectif est de faire en sorte que les nouveaux appartements soient nativement équipés en domotique. Bien que l’entreprise soit finalement assez récente, nous avons à ce jour un carnet de commandes de plus de 5000 logements à construire et nous travaillons avec de grands noms de la promotion immobilière comme VINCI, Eiffage, Coffim, Constructa et Groupe Duval.
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Pourquoi lancer une ICO ?
On a constaté qu’il existe une vraie problématique de sécurisation des données dans le cadre de l’exploitation des Smart Buildings, principalement dans le tertiaire. La plupart des objets connectés déployés sont liés à des usages sécuritaires et il n’existe actuellement aucune solution qui permette de stocker et de lire la donnée indépendamment de l’opérateur en charge du service. On peut faire le parallèle avec les boîtes noires des avions qui enregistrent la totalité des informations pendant les vols et permettent de garantir l’intégrité des données en cas d’incident ou d’accident.
Dans le cas des Smart Buildings, la solution technologique la plus pertinente est la blockchain qui, grâce à son caractère décentralisé, garantit l’immunité et l’intégrité de la donnée. Autrement dit, si on a besoin de rouvrir la donnée après un accident ou un litige intervenu dans un bâtiment ou une infrastructure (comme un pont ou un réseau d’énergie), on est sûr qu’elle n’aura pas été altérée de façon volontaire ou non. Pour prendre un exemple précis, si un incendie s’est déclaré dans une tour de bureau, les données concernant le scénario de déclenchement de l’incendie seront enregistrées, datées et protégées afin que les parties concernées (assureurs, experts, propriétaires, utilisateurs…) puissent y accéder pour déterminer les causalités et les actions à mener par la suite.
L’ICO lancée par SmartHab est partie intégrante du développement de sa technologie blockchain avec la plateforme HAB. Techniquement, l’ICO consiste à vendre des jetons cryptographiques, les HAB, dans le but de lever des fonds et de mettre en circulation un support utilisé pour le paiement des transactions sur la plateforme HAB (écriture et lecture des données sur la plateforme).
Est-ce un moyen de crédibiliser la démarche en France ?
Depuis 2016, il y a eu plus de 2500 ICOs dans le monde et seulement une dizaine depuis la France. Notre pays accuse donc un certain retard dans ce domaine malgré des efforts politiques et privés de plus en plus importants. Pour faire partie de cet écosystème, il faut qu’il y ait des projets emblématiques et des acteurs reconnus. SmartHab a la chance d’être accompagné par Anaxago qui est un acteur majeur du crowdfunding en France et dispose d’une large communauté d’investisseurs. De plus, nous avons déjà réalisé une levée de fonds et avons des entreprises comme BPI ou VINCI qui sont entrés au capital. Nous pouvons donc nous décrire comme une entreprise qui inspire confiance grâce au sérieux et à la notoriété de ses investisseurs et partenaires mais aussi grâce à notre approche innovante des immeubles connectés.
Enfin, nous créons une technologie blockchain pour un secteur dont la France fait partie des références mondiales : la construction, l’énergie, facility et property management, l’assurance et l’immobilier. Créer une technologie pour servir les principaux acteurs du marché donne donc un véritable sens à notre démarche, d’autant plus que la plupart des entreprises qui font partie de notre cible sont déjà des clients, des partenaires ou des actionnaires. Nous faisons donc partie des pionniers en matière d’ICO en France tout en apportant beaucoup de confiance aux investisseurs.
Quelles sont les étapes de l’ICO ?
Une ICO se déroule en deux étapes. La première est privée et similaire à une levée de fonds traditionnelle, avec un contrat entre SmartHab et l’investisseur qui procède en amont à une analyse de l’équipe, du projet et du modèle économique du jeton cryptographique basé sur la blockchain. La seconde phase est la partie publique, ou crowdsale, qui s’appuie sur un contrat automatisé exécuté sur la blockchain : une personne investit et reçoit automatiquement le nombre de jetons correspondant à l’investissement à la fin de l’ICO. L’avantage de cette ICO est que les particuliers qui souhaitent y participer pourront le faire en Ethereum, en BitCoin, en dollars ou en euros alors que la plupart des ICOs refusent les monnaies traditionnelles.
Qui avez-vous réuni dans ce projet ?
En plus des leaders du secteur de l’immobilier qui nous font confiance depuis le début, nous travaillons avec Ark pour développer des smart contracts d’usage sur la plateforme HAB, Hacken à qui nous avons délégué nos audits de sécurité, Futurs.io qui développe avec nous le smart contract d’émission du jeton HAB et enfin IoTeX un leader des blockchains dédiés à l’Internet des objets.
Quels sont les objectifs du HAB d’ici 3 ans ?
Le parc d’objets connectés dans les smart building s’élève actuellement à 3 milliards d’objets dans le monde et devrait passer à 30 milliards d’ici 2025. Lors des prochaines années, nous avons donc comme objectif d’accompagner et d’éduquer les acteurs du Smart Building et des Smart Cities afin de capter 2% des données produites par les IoT de sécurité à l’horizon 2025.
Pouvez-vous nous dire un mot sur la soirée organisée par Anaxago le 18 septembre ?
Il s’agit d’un événement autour des ICOs et nous y participons pour faire un retour d’expérience sur l’écosystème crypto et présenter le projet HAB. Nous serons également ravis d’échanger sur les grands principes des levées de fonds en crypto-monnaie mais aussi sur la blockchain de façon générale.