Aujourd'hui 30% des entreprises françaises sont créées, puis dirigées, par des femmes. Les femmes représentent 40% des créateurs de micro-entreprises, dont un tiers consiste en du conseil aux entreprises, un quart au service aux ménages, et un cinquième dans le commerce.
Selon le gouvernement, le nombre de femmes se lançant dans l'entrepreneuriat a doublé entre 2012 et 2015. A l'échelle mondiale, Paris se situe en 6e position dans le classement des villes dans lesquelles les femmes entreprennent le plus, juste derrière la Silicon Valley et Los Angeles, les pionniers du monde des startups.
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La part des femmes dans l’entrepreunariat et leur profil-type
Ce sont 30% des entreprises françaises qui sont créées, puis dirigées, par des femmes. Les femmes représentent 40% des créateurs de micro-entreprises, dont 1/3 consiste en du conseil aux entreprises, 1/4 dans le service aux ménages, et 1/5 dans le commerce.
Les dirigeantes d’entreprises sont plus diplômées que les hommes : 72% d’entre elles disposent d’un diplôme se situant entre le master et le doctorat, quand ce ne sont que 62% des hommes dirigeants d’entreprises qui sont diplômés à ce niveau.
Comme pour les hommes, l’entrepreneuse moyenne est mariée et a des enfants, et doit donc concilier vie familiale et vie professionnelle, 46% d’entre elles estiment plus simple de concilier ces deux mondes en tant que dirigeant d’entreprise.
Le financement des entreprises créées et dirigées par des femmes
Les femmes sont moins bien financées que les hommes lors de la création d’une entreprise. Ainsi elles sont 44% à estimer que les échecs de création d’entreprise s’expliquent par la manque de financement. Le taux de rejet de crédit demandé par des créatrices d’entreprises est de 4,3%, quand il est de 2,3% pour les hommes, soit quasiment la moitié. Et pourtant, les financements dont celles-ci ont besoin sont généralement moins élevés que ceux de leurs congénères masculins, puisque les entreprises initiées par des femmes nécessitent une mise de départ moins importante, leurs entreprises dépendant souvent du secteur du service ou du conseil. Elles sont 44% à estimer que les échecs de création d’entreprise s’expliquent par la manque de financement.
Quid de l’entrepreneuriat féminin dans la Tech ?
Pour les femmes, peu nombreuses, qui entreprennent dans les startups s’appuyant sur des technologies innovantes, terrain plus plébiscité par les hommes, les besoins en capital initial sont plus importants, et c’est là que le problème de l’investissement dans les entreprises dirigées par des entrepreneuses se soulève.
En 2016, ces dernières ont levé 126,6 millions d’euros pour le développement de leur startup...soit seulement 7% du montant total des levées de fonds réalisées dans l’année !
La levée de fonds moyenne pour une startup dirigée par une femme est de 1,8 million d’euros, contre le double (3,5 million d’euros) pour les startups créées par des hommes.
Pourquoi les levées de fonds initiées par des femmes dans la Tech sont-elles réduites par rapport à celles dont bénéficient les hommes ?
Et si certaines mauvaises langues pourraient s’aviser d’expliquer cette différence de montants par la qualité des projets initiés par les startups dirigées par des femmes, il s’agirait d’une erreur, puisque le moment du processus de développement de l’entreprise où interviennent les levées de fonds est le même pour les entrepreneurs et pour les entrepreneures.
C’est-à-dire qu’ils parviennent au même but, et décrochent leurs financements au même moment, ils sont donc ex aequo relativement au parcours suivi pour parvenir à obtenir des subventions.
En 2015, elles n’étaient que 15% à lever des fonds dans l’industrie du numérique.
Selon Starther, un collectif bénévole visant à mettre les femmes entrepreneures sur le devant de la scène, les entreprises créées par des femmes, dans la Tech, en 2017, qui ont levé des fonds, se situent dans le secteur de l’e-commerce et des e-services à 59%, contre 17% dans l’informatique, et 13% seulement dans les biotechnologies.
Les capacités et les connaissances pratiques en informatique et en création d’outils web se développant de plus en plus, il est probable que nombre des entreprises se situant dans ces 59% n’aient eu besoin que de peu de financement, contrairement à des entreprises axées sur la recherche et la création de nouveaux matériaux.
L'entreprenariat féminin : des chiffres paradoxaux
Pourtant, les entreprises dans le secteur du web créées par des femmes, devenues des références en la matière, comme vestiairecollective (plateforme de revente de vêtements de luxe d’occasion, qui a levé 33 millions d’euros), frichti (plateforme proposant la livraison à domicile de plats faits maison, qui a levé 11 millions d’euros), 1001pharmacie (e-commerce de vente de médicaments sur le net, qui a levé 8 millions d’euros), ou encore Smallable (e-commerce de produits destinés aux enfants, qui a levé 5 millions d’euros), ont levé ensemble moins de fonds que certaines entreprises créées par des hommes, qui finalement, fonctionnement beaucoup moins bien ! Comme quoi, ce n’est pas le montant de la levée de fonds qui détermine la réussite ou non d’une jeune entreprise.
Si les chiffres des financements des entreprises créées par des femmes peuvent tout de même sembler bas, ils sont néanmoins en hausse nette depuis plusieurs années : ils ont plus que triplé entre 2014 et 2015 !
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Quelles hypothèses pour expliquer ces différences ?
La raison pour laquelle les femmes lèvent moins de fonds que les hommes dans le processus de leur création d’entreprise est donc vraisemblablement une demande de financement moindre. C’est le secteur dans lequel les femmes se lancent, qui, une fois de plus, ne nécessite que peu de financement pour se développer.
Qu’il s’agisse d’une entreprise individuelle visant le secteur du commerce et du conseil, ou d’une startup dans la Tech, les entrepreneures auraient tendance à demander moins de financements que les hommes. Eva Sadoun, fondatrice de lita.co, plateforme de crowdfunding, en témoigne : « J’ai le sentiment que les femmes déterminent plus justement leur besoin de trésorerie alors que les hommes cherchent à maximiser les sommes levées pour acquérir des parts de marché plus rapidement. ». Reste à savoir si celles-ci ont raison de se contenter d’une subvention moindre que leurs congénères.
Qu’en conclure relativement à la problématique de la parité dans l’industrie en France ?
Ainsi, si les chiffres décrivant la réalité du financement des entreprises au féminin peuvent effrayer au premier abord, ils sont en réalité représentatifs des besoins des entrepreneures et de leurs demandes budgétaires, réellement différentes de celles demandées par les hommes à l’initiative d’une création d’entreprise.
Au contraire, s’ils sont encore légèrement représentatifs d’une société autrefois patriarcale, dans laquelle la parité prend ses droits en tous points, les chiffres énoncés dans cet article tendent à montrer que la tendance à l’égalité est au beau fixe, et s’inscrit dans la durée pour demeurer une valeur omniprésente : dans le privé, comme dans l’industrie.
Comme le dit si bien Séverine Grégoire, fondatrice de l’e-shop Monshowroom, et de la plateforme de conseils Mesdocteurs : « Il ne faut pas que nous soyons l’exception mais que nous devenions la norme. Seul le projet et la personnalité du chef d’entreprise comptent qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. ». Il ne s’agit pas d’estimer qu’une entreprise se démarque parce qu’elle a été créée par une femme, mais, en 2018, de parvenir enfin à considérer qu’une entreprise reste une entreprise comme une autre, qu’elle soit dirigée par une femme ou par un homme; et d’oser la créer aussi bien si l’on est une femme que si l’on est un homme.
Avec 30% des entreprises à leur actif en 2017, les femmes se lancent dans l’entreprenariat avec vigueur, et ce, pour le plus grand bien de l’égalité et de la parité. Plus attirées par les secteurs du conseil et du service, elles ne nécessitent pas de levées de fonds très importantes.
Pour celles qui se lancent dans l’aventure de la startup Tech, le challenge est néanmoins important, puisqu’elles ne sont que peu nombreuses relativement aux hommes. Et si les chiffres montrent un net écart entre les investissements accordés aux entreprises créées par des hommes et celles créées par des femmes, c’est le choix du secteur de l’industrie de chacun d’eux qui explique ce dénivelé. Les femmes travaillant dans la Tech préfèrent l’e-commerce et l’e-service à la recherche et aux biotechnologies, bien plus coûteuses.
Ce qu’il faudra retenir de cet article, c’est que le nombre d'entrepreneuses, et le nombre de levées de fonds réalisées par celles-ci, ne cessent d’augmenter, ainsi, le temps tend à la parité dans tous les domaines de la vie industrielle, qu’il s’agisse de création d’entreprise, ou de financement. En effet des initiatives favorisant l'entrepreneuriat féminin s'affirment telles que Girlz in Web, Starther ou encore "Femmes Entrepreneurs".
Sources de l'article :
http://www.bpifrance.fr/A-la-une/Actualites/Entrepreneuriat-feminin-les-chiffres-cles-22473
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/chiffres-cles-femmes-entreprise
https://www.axa.fr/qui-sommes-nous/actualites/entrepreneuriat-feminin-chiffres.html