Le capital-risque est l’une des branches du capital-investissement. Lors d’une opération de capital-risque, une entreprise spécialisée dans ce type d’investissement devient actionnaire d’une société qu’elle finance en lui apportant des fonds propres utiles à son démarrage ou à son développement.
Les entreprises financées par ce moyen sont généralement des PME et de jeunes start-ups ayant pour caractéristique de ne pas être cotées en Bourse.
Le domaine du capital-risque (en savoir plus), initialement réservé aux fonds d’investissement et aux investisseurs institutionnels, se démocratise depuis quelques années avec le développement du crowfunding, et notamment du crowdequity, qui permet aux particuliers d’investir directement dans des sociétés non cotées en reproduisant un schéma semblable à celui du capital-risque.
Capital-risque (en anglais : venture capital) et capital-investissement : au meilleur de leur forme depuis 10 ans
Depuis quelques années, l’investissement en capital-risque connaît une forte accélération dans le monde, et notamment en France, après avoir souffert suite à la crise financière de 2008.
Cette bonne dynamique du venture capital est soutenue par l’accélération de l’ensemble du capital-investissement (investissement dans le non coté) au sens large. L’engouement général qui s’observe pour l’investissement dans les entreprises non cotées tient notamment à la généralisation des taux bas, qui permettent aux sociétés d’investissement de s’endetter à moindre coût pour acheter des participations dans les entreprises qu’elles financent.
Au cours des 9 premiers mois de l’année 2017, les montants totaux des transactions dans le domaine du capital-investissement (c’est-à-dire l’ensemble des opérations dans le secteur du non coté) ont atteint 212 milliards de dollars dans le monde, dont 69 milliards en Europe : il s’agit certes d’un niveau bien inférieur aux 526 milliards de dollars atteints lors des 9 premiers mois de l’année 2007, mais il s’agit néanmoins de la meilleure performance pour le capital-investissement dans le monde depuis 9 ans.
Au sein de ce vaste univers du non coté, les sociétés de venture capital européennes devraient parvenir à lever 12 milliards d’euros en 2017, soit trois fois plus qu’en 2014, selon les estimations de Dealroom.
Un essor du capital-risque français au point de concurrencer le Royaume-Uni
En France également, le capital-investissement se porte bien. En 2016, les fonds de capital-investissement français, c’est-à-dire l’ensemble des fonds investis sur le segment du non coté, ont collecté 14,7 milliards d’euros (+51% par rapport à 2015), permettant de financier environ 1.900 entreprises.
Au sein du capital-investissement, le capital-risque connaît une croissance particulièrement dynamique dans l’Hexagone : le venture capital français, qui totalisait 13% des montants levés en Europe en 2015, en a totalisé 20% en 2016. Et cela continue : lors des 8 premiers mois de l’année 2017, les sociétés françaises de capital-risque sont parvenues à lever 2,7 milliards d’euros, soit davantage que les 2,2 milliards d’euros levés sur toute l’année 2016. La France s’apprête ainsi à monter cette année sur la première marche du podium européen devant les sociétés de capital-risque britanniques, qui n’ont quant à elles levé « que » 2,3 milliards d’euros lors des 8 premiers mois de l’année.
A l’exception de Bpifrance, détenue à 50% par l’Etat français, les principales sociétés de venture capital françaises restent peu connues du grand public bien qu’elles apparaissent désormais comme les plus actives dans leur domaine sur le Vieux continent. On peut ainsi citer des sociétés comme Partech Ventures, Alven Capital ou encore Kima Ventures, ce dernier fonds d’investissement ayant été co-lancé en 2010 par Xavier Niel.
Un renouveau avec l’apparition du crowdequity
Depuis quelques années, la définition du capital-risque s’étend désormais à un nouveau segment : le crowdfunding, et plus précisément le crowdequity. L’idée : permettre à un large public, et non plus uniquement à des investisseurs institutionnels, de participer à des opérations de financement d’entreprises non cotées ou de projets d’investissements, par exemple dans le secteur immobilier.
Les entreprises actives dans le domaine du crowdequity créent généralement un holding qui investit dans des PME ou des start-ups en prenant des participations dans leur capital. Le holding, qui fonctionne comme un fonds d’investissement, a pour caractéristique d’être ouvert à un large public avec un faible montant minimal d’investissement. Chacun peut donc participer au financement des entreprises non cotées (et en capter le rendement) en participant aux levées de fonds organisées par les sociétés de crowdequity.
Lors de ces levées de fonds, les investisseurs sont avertis que les sommes investies resteront « bloquées » pendant une durée déterminée, généralement de plusieurs années. En contrepartie de cette illiquidité, les rendements qui sont attendus de ces placements ont l’avantage d’être généralement attractifs, avec des objectifs de rendement pouvant atteindre 6 à 10% brut.